Dame de compagnie, c’est un métier qu’on connaît peu en tant que tel en France. Mais c’est un métier au cœur du Care, qui permet de lutter contre l’isolement des vieux en partageant des activités et conversations avec la personne âgée.
La dame de compagnie n’est plus comme autrefois « l’assistante personnelle d’une reine, d’une princesse ou d’une autre dame de la noblesse ». Aujourd’hui, la convention collective nationale des salariés du particulier employeur la définit ainsi : « l’homme / la dame de compagnie assure une présence auprès de personnes en veillant à leur confort physique et moral. »
Son rôle est différent de celui de l’assistante de vie, qui en plus de ces tâches assure un certain nombre de tâches ménagères. L’auxiliaire de vie, elle, intervient auprès de personnes dépendantes qui ne parviennent plus à effectuer par elles-mêmes les gestes de la vie quotidienne.
Ce que l’on demande à l’homme ou à la dame de compagnie, c’est un plus relationnel : partager des centres d’intérêt avec la personne qu’il/elle accompagne, être capable d’avoir avec elle une conversation, l’accompagner dans des activités de loisirs.
Autant de qualités qui, si elles sont au cœur du Care, peinent à être reconnues en France : en effet, il est plus difficile de quantifier ou définir en tâches précises le rôle de l’homme ou de la dame de compagnie. Il n’y a pas non plus de formation spécifique qui se concentre sur ces aptitudes humaines.
Les entreprises ou les associations non plus ne mettent pas particulièrement en avant ce métier : en effet, ils préfèrent proposer un tout, une vision plus globale et pas seulement une présence. Sans compter que la prestation coûte cher.
La dame de compagnie de qualité apparaît donc aujourd’hui, en France, comme une espèce plutôt rare et réservée à une certaine catégorie sociale. Pourtant, elle pourrait être un acteur clé de la lutte contre l’isolement des vieilles personnes, qui est un problème majeur du Care.
Aux Etats-Unis, c’est déjà une activité bien développée : le « companionship » est la version revisitée et démocratisée de la dame de compagnie. Attraper une boîte de conserve en haut d’un placard, ouvrir le courrier, plier le linge, faire ses lacets ou ranger les photos du petit dernier : il s’agit d’une assistance pleine de connivence aux petits riens de la vie quotidienne qui ne sont plus si simples avec l’âge. Mais cela peut consister aussi à aller faire des courses, se faire accompagner chez le médecin ou… jouer aux cartes ! Le programme est défini en concertation avec le senior et ses proches et peut aussi bien porter sur quelques heures par semaine, un mi-temps ou davantage. « Les personnes que nous recrutons sont formées en priorité à la façon d’encourager un senior et aux techniques pour aider les personnes âgées à rester engagées dans une communauté sociale et à pratiquer des activités », explique Yoshino Nakajima, chargée du développement chez Home Instead Senior Care.
Marie-Hélène Cammas