Aidants familiaux, aidants proches, on commence de plus en plus à utiliser ce mot pour désigner ces personnes qui aident au quotidien une personne de leur entourage de plus de 60 ans qui a besoin d’aide en raison du vieillissement ou d’une maladie. Qui sont-ils, se reconnaissent-ils dans cette appellation et sont-ils reconnus ? Enjeux.
Aujourd’hui, on considère qu’il y a 8 millions d’aidants en France, dont plus de 4 millions qui aident une personne de plus de 60 ans. Ce sont en majorité des femmes (entre 70 et 77% selon les sondages). La moyenne d’âge de l’aidant est de 58 ans, et c’est dans plus de 40% des cas un enfant de la personne aidée (sondage Association française des aidants). Enfin, 47% des aidants sont en activité, on les appelle les « aidants-salariés ».
Etre aidant, cela veut dire consacrer énormément de temps et d’énergie quotidienne à l’aide à son proche, particulièrement lorsque les personnes aidées sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Selon France Alzheimer, ils peuvent aider leur proche jusqu’à 6 heures par jour en moyenne !
Conséquence logique, le manque de temps pour eux-mêmes : 70% des aidants interrogés par l’Association française des aidants affirment ne pas avoir de temps libre. En outre, leur santé est souvent pénalisée par leur activité d’aidant, et ils n’ont pas le temps de s’en occuper.
Si une journée nationale leur est consacrée (le 6 octobre), les aidants n’ont pas encore toujours conscience d’être aidants. Leur activité leur semble encore pour l’essentiel «une évidence » (75 %), comme le prolongement d’une relation ou un devoir familial. Mais de plus en plus, ils ont besoin d’être reconnus et soutenus.
Au sein de leur famille, ils sont plus de 65% à se sentir valorisés, mais seul un tiers des aidants-salariés interrogés ont l’impression que leur entreprise a conscience des difficultés auxquels ils sont confrontés.
Les solutions de répit et les associations « d’aide aux aidants » se développent : accueils de jour pour leurs proches, séjours-vacances, formations et informations, et « cafés des aidants » pour le partage d’expérience et se sentir moins seuls. Sans oublier la nouvelle mesure de la loi d’adaptation de la société au vieillissement qui devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2016, qui instaure un « droit au répit », jusqu’à 500 euros par an pour pouvoir financer de l’aide à domicile ou un hébergement temporaire pour la personne aidée pendant quelques jours.
Enfin, il ne faut pas oublier les « jeunes aidants », des enfants de 8 à 22 ans, de plus en plus nombreux, qui se retrouvent souvent par la force des choses « aidants » de leurs proches.
Sandrine Goldschmidt