Pour bénéficier d’un suivi médical adapté, éviter les interactions médicamenteuses néfastes ou disposer d’un historique d’examens et de résultats complet. Mais quelles sont celles à connaître ? Comment peut-on stocker les documents et informations liés à sa santé ? Avec qui partager ses données et comment les protéger? On fait le point.
Quelles données avoir à disposition en permanence ?
Lorsqu’on consulte un médecin de ville ou pour une urgence, chacun de nous doit pouvoir communiquer aux professionnels de santé des informations très sensibles. Pour les personnes âgées, c’est encore plus vrai, voire vital. Parmi les données à avoir en permanence à disposition ou à connaître, notons :
– Les médicaments pris quotidiennement et les doses ingérées (pour le traitement du diabète, d’un problème cardiaque, de la thyroïde, veineux…)
– Un traitement médical temporaire prescrit pour soigner une infection ou en suivi post-opératoire (antibiotiques, anticoagulants…)
– Les allergies
– Son groupe sanguin
– Le nom de son médecin traitant
– Ses antécédents (opérations, accidents…)
– Un carnet de vaccination à jour
Toutefois, il n’est pas toujours évident de tout conserver et/ou de mémoriser certaines informations. Et d’autres documents ou informations de santé peuvent être utiles aux professionnels de santé pour assurer une prise en charge efficace, sur mesure et sans danger : comme d’anciennes radios ou scanners, l’historique de vos bilans sanguins ou de vos visites chez les spécialistes (ophtalmologue, urologue, dentiste, endocrinologue…).
Quels outils utiliser pour stocker ses données de santé ?
Si la carte vitale permettait déjà aux professionnels de santé de connaître certaines données comme votre numéro de sécurité sociale, votre droit à la couverture médicale universelle ou au ticket modérateur, votre médecin traitant déclaré, votre mutuelle de santé, ou la personne à prévenir en cas de nécessité, la création récente du Dossier Médical Partagé (DMP) permet à toute personne de centraliser toutes ses données de santé.
C’est une sorte de carnet de santé numérique, dans lequel vous et les professionnels de santé qui vous suivent pourrez enregistrer votre historique sanitaire, ou accéder partout et tout le temps à vos données de santé.
Personnel, confidentiel, numérique et gratuit, le DMP peut contenir : votre historique de soins des 24 derniers mois automatiquement alimenté par l’Assurance Maladie, vos antécédents médicaux (pathologie, allergies…), vos résultats d’examens (radios, analyses biologiques…), vos comptes-rendus d’hospitalisations, les coordonnées des proches à prévenir en cas d’urgence, ou encore vos directives anticipées pour votre fin de vie.
Comment créer un Dossier Médical Partagé ?
Pour créer ce coffre-fort de vos données de santé, c’est simple :
– Soit vous le faites vous-même en allant sur le site www.dmp.fr.
– Soit vous vous faites aider de votre médecin traitant, d’un conseiller de votre caisse primaire d’assurance maladie ou d’un pharmacien équipé des outils informatiques nécessaires.
La création de ce dossier n’est pas obligatoire. Et lorsqu’elle a été faite, il est possible à tout moment de demander sa fermeture. Sans action de votre part, les données sont conservées pendant 10 ans.
Faut-il vérifier qui accède à ses données ?
Concernant les données collectées et stockées sur un DMP, l’accès est limité au patient et aux seuls professionnels de santé autorisés par le patient (médecins généralistes ou spécialistes, infirmiers, pharmaciens, équipe hospitalière…). Ils doivent justifier d’une carte professionnelle. L’Assurance maladie, par ailleurs, y transfère automatiquement les informations relatives à vos remboursements.
En revanche, ni les médecins du travail, ni les mutuelles, ni les banques ne peuvent consulter vos données.
Chaque patient peut aussi décider d’interdire l’accès à certains professionnels de santé ou masquer certains documents. Il peut également voir qui a consulté son DMP.
Sachez toutefois qu’il est possible à des professionnels d’accéder à des données de santé (remboursements, maladies professionnelles, causes de décès…) sans l’accord des patients, dans le cadre de la recherche et de l’innovation dans le secteur. Ces données sont « anonymisées » et sont regroupées au sein du Système national de données de santé (SNDS). D’ici 2020, la création et le lancement du Health Data Hub (HDH) permettra de collecter des données plus variées, toujours protégées par des « pseudonymes », pour faciliter le travail des chercheurs et accélérer les progrès.
Usbek et Rica