En bonne santé, actifs et technophiles, les baby-boomers n’hésitent pas à se déplacer avec Uber, à louer des véhicules sur Zipcar, et même à s’aventurer à bord de véhicules autonomes en phase de test. De véritables éclaireurs de la mobilité de demain.
Location de véhicules à la journée, auto-partage, voitures autonomes… ces nouvelles options de déplacement sont en général associées aux jeunes générations. Si le cœur de cible des entreprises demeure les « millenials », nés entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990, celles-ci accordent un intérêt croissant aux personnes âgées. L’an passé, Zipcar publiait ainsi une étude consacrée aux « urban boomers », baby-boomers habitant en milieu urbain. Fondée en 2000, Zipcar est une entreprise de location de véhicules fonctionnant sur le modèle de l’abonnement. En échange d’une cotisation annuelle ou mensuelle, ses membres peuvent louer à tout moment un véhicule, pour une somme variant en fonction de la durée d’utilisation.
Les « urban boomers » séduits par la location
Selon cette étude, les « urban boomers » partagent aujourd’hui de nombreuses caractéristiques avec les « millenials » : ils sont férus de nouvelles technologies, ont un mode de vie actif et se servent de moins en moins de leur véhicule personnel. « Aujourd’hui, près de 15% de nos membres ont plus de cinquante ans, et ce chiffre ne cesse de s’accroître » indique ainsi Kaye Ceille, présidente de l’entreprise, qui cible tous les urbains en quête d’un moyen de transport pratique et abordable.
L’auto-partage plébiscité
Les baby-boomers sont également nombreux à se tourner vers l’autopartage et la mobilité à la demande, via des services comme Uber et Lyft. Une récente étude de KPMG souligne : « Baby boomers et millenials ont […] un intérêt commun : ils aiment d’ores et déjà les services de mobilité à la demande. Selon le cabinet d’audit, les baby boomers « vivent plus longtemps, repoussent le départ à la retraite, et se concentrent dans les villes. » Deux raisons majeures incitent ces derniers à se tourner vers les services de mobilité à la demande. La sécurité, d’abord : ils leur permettent de rentrer tard du travail sans craindre de s’endormir au volant, ou encore d’éviter d’attendre dans la rue en pleine nuit l’arrivée d’un taxi. La qualité du service (amabilité des chauffeurs, attention portée aux clients) contribue aussi à l’affection des baby boomers pour Uber et Lyft. Enfin, le recours à ces services leur permet de sortir et de s’amuser sans être obnubilés par leur taux d’alcoolémie.
L’appel de la voiture autonome
Enfin, les baby-boomers et leurs aînés éprouvent un vif intérêt pour les véhicules autonomes. En décembre dernier, Google publiait sur les réseaux sociaux une photo de Florence Swanson, une Américaine de 94 ans, manifestement ravie après avoir fait un tour à bord d’une Google Car. Pour Joseph Coughlin, chercheur au MIT, les personnes âgées seront les principales ambassadrices des voitures autonomes : « Pour la première fois dans l’histoire, les seniors vont être les éclaireurs d’une nouvelle technologie. Les jeunes ont été les premiers à avoir des smartphones entre les mains, mais ce sont les consommateurs de cinquante ans et plus qui seront les premiers à bord des voitures intelligentes » confie-t-il à Bloomberg.
Guillaume Renouard,
Analyste à L’Atelier BNP Paribas à San Francisco/ @atelier_us