La chaire transition démographique, transition économique organisait le 6 mai un nouveau séminaire en partenariat avec la Fondation Médéric Alzheimer pour présenter une évaluation du coût économique de la maladie d’Alzheimer et pathologies apparentées. L’occasion de faire le point sur les enjeux de cette maladie pour laquelle il n’y a pas, à court terme, d’espoir de trouver un traitement.
Tout d’abord, les pathologies Alzheimer jouent un rôle prépondérant dans la dépendance,
et ce sera de plus en plus le cas. En effet, alors qu’on estime que d’ici 2060 le nombre de personnes dépendantes va doubler, cette dépendance sera de plus en plus et très majoritairement liée aux maladies neuro-dégénératives. Ce qui met la question de son coût au centre des préoccupations et change la donne de la prise en charge. Leur coût global relève principalement du médico-social et non du médical (10% seulement). Par ailleurs, pour Alzheimer, on estime que 55% des dépenses totales sont aujourd’hui à la charge des patients, soit environ 14.000 euros par an.
Selon l’étude de la fondation Médéric Alzheimer, la maladie coûte 8,7 milliards d’euros pour ce qui est de sa prise en charge médicale : 46% pour la prise en charge en Ehpad et 39% pour les hospitalisations traditionnelles. Troisième poste de coût le plus élevé, qui correspond à 10% des dépenses : les médicaments, dont aujourd’hui l’efficacité est considérée comme très faible.
Autre aspect important de l’étude menée par la fondation : l’estimation de la valeur de l’aide informelle, également 8 milliards. Une aide qui se révèle complémentaire de l’aide professionnelle, et non substituable. En effet, les aidants ne souhaitent pas forcément déléguer tout ou partie des tâches qu’ils effectuent, et considèrent souvent leur rôle comme valorisant. Selon l’étude, ils sont en revanche demandeurs de formation.
Des estimations qui donnent surtout des ordres de grandeur et des pistes de réflexion pour une meilleure orientation des aides, alors que le nombre de personnes atteintes n’est pas facile à évaluer : selon une étude de Cap-retraite publiée cette semaine, seul un patient sur deux serait aujourd’hui diagnostiqué. Par ailleurs, il est difficile de connaître le nombre de décès dus à la maladie, car ils ne sont pas toujours répertoriés.
Aujourd’hui, environ 860.000 personnes sont atteintes en France de maladie Alzheimer ou apparentées, chiffre qui pourrait doubler d’ici 2050. La prévalence de la maladie augmente fortement avec l’âge (2% sur l’ensemble de la population, 10% des plus de 60 ans). Plus positif, certaines études affirment aujourd’hui que l’incidence (nombre de nouveaux cas) de la maladie à un âge donné diminue, en raison principalement d’une meilleure gestion des maladies cardio-vasculaires.
Pour en savoir plus : TDTE