Dans un monde qui change, dans quel environnement les baby-boomers souhaitent-ils vivre le reste de leur vie ? Comment envisagent-ils leur habitat de demain ? Sans surprise, ils ont au cours de ces deux jours de co-création, dessiné un « chez-soi » évolutif. Il doit être à leur image, leur faciliter la vie, les décharger des tâches désagréables et les aider à croquer la vie.
Une maison qui s’adapte tout au long de la vie
Bien vivre chez soi, c’est important tout au long de la vie. Mais après la fin du temps professionnel, quand il reste 20, 30, 40 ans à vivre à un autre rythme, c’est encore plus essentiel. Pour plusieurs raisons : on y passe plus de temps¹, et on espère y rester encore longtemps, même lorsqu’on sera moins autonome. Les baby-boomers ont conscience de cette exigence. C’est pourquoi ils ont insisté sur la nécessité d’un habitat modulable, capable d’évoluer au fil du temps.
Un habitat éco-responsable
Par ailleurs, sans forcément toujours savoir précisément ce dont il s’agissait, ils ont intégré la nécessité d’un habitat éco-responsable. Est-ce un héritage, pour certains, des années « hippies » ? Lors de notre présentation des habitats de demain, la « geonef », issue du mouvement du retour à la terre, a emporté leur adhésion. La maison du futur type habitat hyperconnecté en revanche, trop inconnue, et parfois gadget, ne les a pas intéressés au premier abord. Enfin, nos « jammers » n’ont pas adhéré à « l’urbain végétal », même s’ils ont exprimé à la fois le désir de verdure et celui d’avoir les avantages de la ville.
Une maison adaptée, dans un écrin de verdure
Comme sur les autres thématiques, les baby-boomers ont exprimé leur désir de liberté, d’être bien dans un chez-soi qui leur corresponde au plus près, à leur image. Or cette image d’eux-mêmes, ils l’ont plutôt positive : leur habitat doit donc être précieux, tout comme eux. C’est pourquoi ils ont insisté sur la nécessité de vivre « dans un écrin de verdure ».
Un chez-soi-ologue pour être soi sous son toit
Voilà pour l’environnement et les murs, les contours de leur habitat de demain.
Restait à dessiner un chez-soi au plus près de soi, un intérieur qui leur ressemble, ce qui était d’ailleurs aussi un axe de réflexion de nos experts, Pierre Ravot de Capgeris, et Johan Watell d’Adeo. Mais s’ils veulent pouvoir « être soi sous leur toit », les baby-boomers ne savent pas forcément comment y arriver.
Ils ont alors émis le souhait d’avoir un coach, appelé « chez-soi-ologue », pour y arriver. Le « chez-soi-ologue », serait un peu, dans le prolongement de l’ergothérapeute, le « psychologue de sa maison », celui ou celle qui accompagne la réalisation de soi.
Karl, le concierge connecté
Or, pour se réaliser, il faut se sentir libre. Les baby-boomers ont ainsi imaginé pouvoir inventer avec le chez-soi-ologue une maison qui s’adapte à eux plutôt que l’inverse. Evolutive, on l’a dit, mais surtout une maison dont on ne devient pas l’esclave, en raison de trop nombreuses tâches domestiques ou d’entretien et de maintenance. Pour les éviter, les jammers ont imaginé Karl, le concierge connecté, l’esclave robotisé mais pas humain² qui fait à leur place, mais parvient à être « omniprésent sans être envahissant ». Karl serait un outil domotique, une aide-ménagère, une aide à la mémoire, un robot de service, dont on dispose quand on veut, mais sans en subir les désagréments.
La maison, alliée pour une liberté accrue
Ainsi, la maison elle-même, et ce qu’on met à l’intérieur – le concierge 3.0, sont là pour aider à bien vivre les dernières décennies de sa vie. Libérés du travail souvent vu comme aliénant, les jammers veulent aussi être libres par rapport à leur habitat. Telle qu’ils l’ont imaginée, la maison de leurs vieux jours est en effet comme une seconde peau. Elle doit leur permettre, et c’est leur conclusion, d’enfin pouvoir « croquer la vie à pleines dents ».
¹ Selon l’Observatoire Cetelem, plus de la moitié des seniors européens (60-75 ans) déclarent « faire » des loisirs à domicile plus de 4h par semaine.
² Thierry Keller, rédacteur en chef d’Usbek & Rica, expliquait lors de sa conférence d’immersion que robot vient de « Robota », qui veut dire esclave.