Alors que la durée de vie augmente et que de plus en plus de seniors sont isolés à la maison, les innovateurs de la Silver economie mondiale imaginent toutes sortes de solutions pour faciliter un maintien à domicile favorisant le lien social et allégeant la tâche des aidants. Des animaux aux drones, panorama des nouveaux compagnons des seniors.
Les animaux, éternels et nouveaux compagnons
Ce n’est pas une nouveauté. Les chats sont des compagnons très prisés des seniors. La puissance apaisante de leur ronronnement fait même l’objet d’études scientifiques qui concluent à leurs effets bénéfiques pour éviter les maladies cardio-vasculaires(1). Le chien, lui, est « le plus fidèle ami de l’homme », et est parfois utilisé en dernier recours lorsque la communication ne passe plus, comme cela arrive pour certains malades d’Alzheimer. Ainsi, il y a deux ans, cette vidéo d’un homme ayant retrouvé la parole grâce à son chien faisait le buzz sur le net.
Mais aujourd’hui, on trouve des alliés dans les animaux bien au-delà des habituelles espèces domestiques. Les chouettes, les perroquets et même les poules, sont désormais loués pour leurs vertus « resocialisantes ».
Soit parce qu’elles ont un « petit quelque chose » en plus, soit parce que devoir s’en occuper peut contribuer à maintenir un sentiment d’utilité sociale. Ainsi, le célèbre docteur américain Atul Gawande, raconte dans son livre « Nous sommes tous mortels», comment l’atmosphère d’une maison de retraite a totalement changé lorsque le directeur a réussi à obtenir qu’il y ait un chien, deux chats par étage, et une centaine d’oiseaux dans l’établissement. Les résidents les ont peu à peu pris en charge… et en affection.
Des drones inspirés de Cendrillon
Des oiseaux pour aider les humains, c’est aussi ce qui a inspiré les chercheurs d’un laboratoire de l’Illinois. Amateurs du dessin animé Cendrillon, des studios Disney, ils ont été inspirés par ces petits oiseaux qui entourent l’héroïne et viennent l’aider à se préparer et à effectuer les interminables tâches ménagères imposées par sa mégère. Ces images, explique L’atelier US, leur ont donné l’idée « des mini-drones autonomes, silencieux, capables de transporter des objets dans un espace donné et de collecter des données en temps réel sur ses occupants. Ces robots intelligents, de la taille d’une main, sont en mesure d’éviter les obstacles et peuvent transporter de petits objets comme des médicaments par exemple.
Les chercheurs sont en train d’étudier comment rendre ces mini-drones utiles pour les personnes âgées ».
Des robots animaloïdes et humanoïdes
L’animal est encore l’inspirateur d’un des plus anciens et plus célèbres « robots-compagnons ». Le bébé-phoque-peluche Paro, utilisé depuis plusieurs années au Japon, est idéal pour s’occuper de personnes qui souffrent de troubles de la communication et du comportement. Il n’est pas là pour remplacer les aidants, mais pour leur faciliter la tâche. Les bruits qu’il émet sont apaisants, et les personnes âgées peuvent le tenir facilement dans leurs bras et le caresser. D’abord implanté au Japon en 2005 puis aux Etats-Unis en 2009, il fait peu à peu son entrée en France.
Une multitude de petits compagnons
Les robots compagnons s’inspirent également de l’animal humain, avec les « robots humanoïdes ». Nao, le célèbre petit robot de Softbank, est surtout utilisé dans les établissements pour coacher de façon ludique des seniors en mal d’exercices. Il a désormais un grand frère, Pepper, capable de détecter les émotions. Tout comme Buddy, robot de Blue Frog Robotics, qui s’adresse à tous les âges. Conçu pour pouvoir accompagner tout autant les enfants dans leurs devoirs que de rappeler leurs rendez-vous ou percevoir les besoins des personnes âgées, il se développe au sein de la Silver Valley. Il ressemble beaucoup à ses cousins australien Matilda ou taïwanais Zendo. Enfin, autres « styles » de robot, le robot interface, comme Kompaï ou Beam Pro, eux, permettent de piloter ses relations sociales à distance. Norio, lui, visite même un musée à votre place… Et la liste ne s’arrête pas là.
Et les « vrais humains » au milieu de cette véritable Arche de Noé technologique ? Tous l’affirment : ils restent indispensables et irremplaçables, et toutes ces innovations sont conçues comme facilitatrices de l’avancée en âge et du lien social.
(1) Les effets du ronronnement des chats
Sandrine GOLDSCHMIDT