Forte de ses 38 millions d’adhérents, l’association américaine pour les plus de 50 ans, AARP, est devenue un puissant lobby dédié à l’amélioration de la qualité de vie des seniors.
L’AARP, autrefois American Association for Retired People (Association américaine pour personnes retraitées) a désormais élargi son champ aux 50 ans et plus, qu’ils soient ou non actifs. Son objectif, lui, reste le même : les aider à améliorer leur qualité de vie. Et cela passe par une multitude d’actions qui font aujourd’hui de l’AARP l’un des plus puissants lobbies américains, régulièrement cité parmi les dix plus importants. Et pour cause, l’association est forte de près de 38 millions de membres, soit à peu près le nombre d’habitants en Pologne, et a dépensé plus de 264 millions de dollars entre 1998 et 2016 pour se faire entendre par les législateurs. Pour mieux comprendre les problématiques auxquelles sont confrontés ses adhérents, l’AARP produit aussi des études et réalise des sondages. L’association se concentre en particulier sur la santé, la stabilité financière et l’épanouissement personnel des seniors.
Deux initiatives actuellement en cours illustrent cette volonté. La première est la campagne « Disrupting Aging », du titre de l’ouvrage publié l’an dernier par la CEO de l’association Jo Ann Jenkins. Le but est de déconstruire les idées préconçues sur l’âge et d’encourager les seniors à oser vivre leur vie comme ils l’entendent sans se soucier du nombre des années. Pour cela, le site dédié à cette cause promeut des histoires qui mettent en scène ceux qui en ont assez de s’entendre dire qu’ils sont trop jeunes ou trop âgés pour faire certaines choses.
Il montre des exemples de personnes de plus de 50 ans là où on ne les attend pas, comme ce top-model de 80 ans ou cette astronaute de 56 ans devenue la femme la plus âgée à être allée dans l’espace. Des personnes plus ordinaires sont également invitées à partager des moments de vie. C’est ce qu’a fait Gloria, 86 ans, qui vient d’ouvrir sa propre galerie d’art. Outre ces récits inspirants, le site source aussi des solutions technologiques pour mieux vieillir, comme ce wearable – objet connecté à porter, telle une montre intelligente – équipé d’un capteur inventé par un jeune de 17 ans pour ne plus perdre son grand-père atteint d’Alzheimer.
Un concours sur les technologies autour du « mieux vieillir »
Utiliser la technologie pour vieillir dans de meilleures conditions est également l’objet d’un concours sponsorisé par l’AARP jusqu’en juin 2017. L’innovation Champion Award est la deuxième initiative qui vise à améliorer la vie des seniors, en résolvant un problème ou une difficulté à laquelle ils seraient confrontés. Ce concours récompensera la meilleure innovation parmi six catégories : activités quotidiennes essentielles (transport, préparation de repas…), meilleure qualité de vie des aidants (soutien social, programmes de bien-être…), sensibilisation aux risques et à la santé (télémédecine, régimes et nutrition…), coordination des soins (outils de planification ou d’organisation…), bien-être social (réseaux sociaux, partages de photos et vidéos…) et soutien à la transition (conseils juridiques etc.). Terry Bradwell, le Directeur innovation de l’AARP, également membre du jury du concours, explique cependant qu’il souhaiterait investir dans une innovation qui pourrait être utile au plus grand nombre, quelle que soit la tranche d’âge. C’est l’un des critères à respecter pour les start-up en lice.
Celles-ci ont jusqu’au 15 avril 2017 pour déposer leur candidature. Le premier prix recevra un chèque de 10 000 dollars et à un voyage à Washington pour rencontrer les dirigeants de l’AARP. Une rencontre qui pourrait booster les ventes du produit gagnant, étant donné l’influence de l’association et la part grandissante du marché des seniors.
Chiffre clé : 70%, c’est la part des revenus disponibles qui seraient contrôlés par les baby-boomers aux Etats-Unis
Par Sophia Qadiri
L’Atelier BNP Paribas North America