A l’approche de la retraite ou déjà pensionnaires, nombre de seniors veulent poursuivre une activité rémunérée. Raison économique, envie de continuer, recherche de sens, autant de facteurs qui les poussent vers l’emploi. Mais quel métier exercer ? Comment faire valoir ses compétences ? Comment s’épanouir autrement ? Les possibilités sont nombreuses.
En 2016, selon l’Insee, 478 000 personnes cumulaient emploi et retraite. Un chiffre non négligeable qui montre que la retraite n’est pas une fin en soi mais peut-être l’occasion de rebondir pour s’essayer à d’autres activités ou entreprendre.
Se former pour évoluer ou changer de métier
En fin de carrière, il est ainsi possible à un sénior de profiter de son compte personnel de formation s’il ne l’a pas ou peu utilisé pendant sa carrière. Intégré au compte personnel d’activité depuis le 1er janvier 2017, il permet de faire un bilan de compétences gratuit, d’accéder à plus de 500 000 formations ou de bénéficier d’un accompagnement à la création d’entreprise. Le CPF étant ouvert jusqu’à 65 ans, même si une personne a déjà fait valoir ses droits à la retraite, en cas de reprise d’activité, les heures sont de nouveau accessibles.
A voir le partenariat de Pôle emploi avec l’Ecole 42, rien n’interdit par exemple de se lancer dans l’apprentissage du code. Si une personne a passé toute sa carrière dans une grande entreprise, elle pourra par exemple la finir au sein d’une start-up. Sans affinité à l’informatique en particulier, elle pourra devenir formateur ou formatrice d’adultes pour faire bénéficier les autres de son expérience et de son savoir-faire. « Un certain nombre de jeunes séniors d’une soixantaine d’années, des cadres souvent, s’orientent aussi vers des métiers de conseil car ils ont des compétences et une expérience sur des domaines d’activités spécifiques qu’ils peuvent justement mettre à disposition, soit dans l’entreprise dans laquelle ils travaillaient au préalable, soit pour d’autres ou des organismes dédiés », explique Valérie Gruau, fondatrice de la plateforme nationale www.seniorsavotreservice.com, qui propose quelque 300 000 offres d’emploi aux seniors.
Monter son entreprise
Capitaliser sur ses compétences ou être rémunéré pour une passion jusqu’ici laissée au rang de loisir, sont deux moteurs propices à la création d’entreprise. Sans parler de SARL ou de SAS, le statut de l’auto-entrepreneur, parfaitement cumulable avec la retraite, est simple à créer et permet de facturer. « Il donne une grande autonomie sans être compliqué d’un point de vue administratif. Une personne de 50 ans aura en plus l’expérience, l’organisation et le réseau pour « gérer » sa mini-entreprise, son temps, son budget et ses clients. Les seniors indépendants sont des profils très recherchés dans la banque, l’assurance ou l’immobilier pour des postes commerciaux », assure Valérie Gruau.
Métier sous tension, le poste de commercial convient parfaitement aux seniors de 55 ans et plus, selon elle. Car les chasseurs de tête privilégient de plus en plus le savoir-être, le relationnel ou le réseau qui a pu être tissé par le candidat. « Même sans expérience dans le domaine commercial, ce sont des personnes qui ont une expérience de vie », argue encore la créatrice de www.seniorsavotreservice.com.
Le statut d’auto-entrepreneur peut aussi être une vraie solution pour les retraités souhaitant facturer des services de bricolage, de jardinage ou de transport de personnes.
Choisir un métier peu chronophage
Déjà retraité ou sur le point de l’être, la majorité ne souhaite pas travailler à plein temps. Et nombre de métiers conviennent justement à ceux et celles qui sont disponibles dans la durée mais désireux d’accomplir un temps partiel ou très partiel.
Le secteur des services à la personne par exemple convient très souvent aux attentes des employeurs particuliers ou privés comme aux retraités. « Sur notre plateforme, beaucoup de candidats qui ne travaillaient absolument pas sur ce secteur se lancent en arrivant à l’âge de la retraite parce que ce sont de vrais métiers de contact, souligne Valérie Gruau. Garde d’enfant en sortie d’école, soutien scolaire ou aide aux personnes âgées sont autant de missions très prisées par les jeunes retraités et proposées par les familles. « Les employeurs sont rassurés par le profil des jeunes retraités. Et pour ces derniers, cela procure un sentiment positif, celui d’avoir une activité qui a du sens », poursuit Valérie Gruau.
Et les particuliers-employeurs ne sont pas les seuls à s’attarder sur le profil de jeunes retraités, c’est aussi le cas de très petites structures ou d’associations. « On parle d’une recherche pour deux après-midi par semaine par exemple. Un jeune retraité attire la confiance de l’association ou de la TPE car il ne partira pas au bout de trois mois après avoir trouver un temps complet par exemple », estime Valérie Gruau.
Pas de doute donc, la retraite peut vraiment être le moment pour remplir de nouveaux défis professionnels, et bien sûr, créer du lien social.