Le master « Communication et générations » existe depuis 2005 à l’Université Bordeaux-Montaigne. Sa spécificité : s’intéresser aux publics jeunes et aux seniors, et favoriser la dimension intergénérationnelle.
Didier Rigaud, maître de conférences associé, est chargé au sein de ce master de la mise en place de la « Palme de l’initiative intergénérationnelle », dont c’est la seconde édition cette année. Il nous explique pourquoi la communication s’intéresse de plus en plus à l’intergénérationnel.
Génération Care : Pourquoi un master « communication et générations » ?
Didier Rigaud : A l’origine ce master était consacré à la communication jeunesse puis a intégré la dimension senior et intergénérationnelle, constatant que la population vieillissait et que les seniors devenaient de plus en plus un public en matière de communication. A court terme, nous pensons que nous n’aurons plus qu’un seul cursus intergénérationnel pour appréhender les deux publics ensemble.
Il y a beaucoup d’initiatives intergénérationnelles que ce soit dans le logement ou dans les activités de loisir. Nous nous rendons compte que les seniors ne veulent plus être considérés seulement comme des seniors. Ils ont des pratiques, que ce soit au niveau des médias, des loisirs, très proches des actifs et des jeunes. Ces publics sont vraiment interdépendants en permanence.
Cela paraît donc de plus en plus logique et cohérent d’appréhender cet aspect intergénérationnel dans le domaine de la communication.
GC : Les étudiants répondent-ils présents à cette tendance intergénérationnelle ?
DR : De plus en plus. Parfois, c’est un raisonnement stratégique de recherche d’emploi qui les guide. Ils sont conscients que le public senior, et que l’intergénérationnel sont des terrains intéressants en matière d’offres d’emplois. Ils voient que leur parents et grands-parents ne sont plus des seniors qui partent en voyage organisé, qui vont au bal l’après-midi dans les maisons de retraite. Les clichés sont largement balayés et l’intergénérationnel montre qu’il offre beaucoup de possibilités en matière de communication.
GC : Comment le monde de la communication répond-il à cet enjeu ?
DR : Il n’y a pas encore d’agence spécialisée dans l’intergénérationnel, mais de plus en plus sont amenées à travailler avec des marques qui utilisent des messages sur la transmission entre générations. Celles-ci s’intéressent à des produits adaptés avec une communication adaptée. Cela va évoluer de plus en plus et on va moins segmenter les populations comme on le fait actuellement.
GC : Quel est l’objectif de la Palme ?
DR : Il s’agit d’abord de mieux faire connaître à un grand public ce qu’est l’intergénérationnel en valorisant les initiatives relatives à cet enjeu. Ensuite, il s’agit de valoriser notre cursus. Les étudiants sont confrontés à des recruteurs qui ne comprennent pas très bien les spécificités de leur diplôme. Cela permet de montrer qu’il est tout à fait adapté à de nombreuses initiatives.
Enfin, nous trouvons à travers les projets récompensés des terrains d’expérimentation pour nos étudiants.
GC : Que font les étudiants pour cette Palme ?
DR : D’abord, ils l’organisent. Ils créent la ligne et la charte graphiques, ils s’occupent des relations presse, bref tout le travail très concret qui consiste à créer l’événement, le faire connaître, organiser le jury, la remise des prix. Ensuite, toute une promotion travaille à la communication du lauréat. Pour la première édition, c’est une colonie de vacances intergénérationnelle qui a gagné. Tous les étudiants ont travaillé comme des agences, en concurrence les unes par rapport aux autres, puis ont présenté leurs projets au lauréat. Les Palmes de l’intergénérationnel sont donc l’occasion pour les étudiants de travailler sur des cas concrets qui contribuent au développement d’une société qui choisit de ne plus opposer les différents âges de la vie, mais au contraire de les mêler.
Propos recueillis par Sandrine Goldschmidt
La remise des dossiers est possible jusqu’au 25 janvier.
La remise des prix aura lieu le 19 février.